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EP Cotonou : sublimation musicale de l’Atlantique Noir par James Stewart

James Stewart fait vivre dans ses mix le concept musical d’Atlantique Noir, qu’il emprunte au penseur post-colonial Paul Gilroy. Un concept culturel ouvert et dynamique qui permet d’appréhender le champ musical transnational et transculturel qui s’est ouvert entre l’Europe, les Amériques et l’Afrique depuis le début des traites atlantiques. On connaît également James Stewart comme membre du Voilaaa Sound System et animateur à Radio Nova, mais c’est cette fois-ci comme compositeur et directeur artistique que nous avons le plaisir de le découvrir. C’est sans surprise chez Sofa Records à Lyon, l’un des disquaires les plus complets de France en ce qui concerne les musiques de l’Atlantique Noir, que la sortie de l’EP a été dignement fêtée avant que la fête ne se poursuive toute la nuit au Sucre, en compagnie des diggers de Mr Bongo.
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Le premier titre, « Cotonou », a déjà fait vibrer beaucoup de monde à l’écoute de Nova Lyon et passera la semaine du 18 juin sur Radio Nova dans toute la France. Le morceau adopte un rythme ternaire (6/8) inspiré de la musique populaire zimbabwéenne chimurenga. Un mot qui signifie «rébellion» ou «résistance» en langue shona, et fait référence à la lutte des Shonas et des Ndebeles contre la colonisation britannique. James Stewart a choisi ce style popularisé dans les années 1980 – entre autres par Thomas Mapfumo – pour mettre en musique un poème composé lors du premier de ses nombreux voyages au Bénin. Le texte, traduit en éwé et en mina par Basile Olatunde, évoque aussi la rencontre de James Stewart avec le politiste Gauthier Marchais autour de quelques verres de sodabi dans les nuits musicales béninoises.
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Le second titre, « Mugara Ndega », est également basé sur une musique zimbabwéenne, cette fois-ci plus traditionnelle et évoquant les ancêtres. Le morceau a été chanté en shona par Martha Thom et Jacob Mafuleni au studio de Bruno Patchworks à Lyon. C’est ce dernier qui joue la ligne de basse du morceau, accompagné de Riad Klaï à la guitare.

Sur « La Danse d’Achille », James Stewart propose son approche personnelle du rythme Iyesa. À Cuba, ce rythme associé à la santeria a été attribué aux personnes venues du royaume Lyesa – un territoire actuellement situé dans l’état d’Osun au Nigéria. La clef rythmique habituellement jouée aux cloches a été transposée aux congas ; James y a ajouté un échantillon vocal d’une tribu mundari du Sud Soudan.
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Le disque se conclut sur « Juju Chill », un morceau qui rend hommage au guitariste nigérian King Sunny Ade. La chanson a été enregistrée avec Mikael Touanen, qui réalise un solo au clavier. L’échantillon vocal provient du titre « Obi Benya Wo A » des City Boys Band, l’un des groupes préférés de James Stewart en ce qui concerne le Highlife ghanéen des années 1970. Une partie de la rythmique a été faite sur les vieux bongos français du père Stewart qui datent des années 1950, joués à la manière d’un tambour tama sur certaines parties du morceau.

L’EP est disponible chez les disquaires au prix d’environ 13 € et en téléchargement sur Bandcamp autour de 8 €.

Plus d’info :

• afrosouldescarga.blogspot.com
• almanegra.ch

Les prochains mix de James Stewart :

• 23 juin Radio set for Le Mellotron 14h-15h, Paris
• 24 juin 12h14h Dj set à La Félicita, Paris
• 7 juillet Dj set Jazz à Vienne, Vienne
• 18 juillet à La Cave à Jazz à Macon

Article écrit par Nicanor Haon et originellement publié sur on-mag.fr