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Dans la rue du Lyon coquin
Chaque semaine, on regarde Lyon à travers les yeux d’une personnalité lyonnaise. Et cette semaine, on la regarde d’un air un peu polisson. Depuis quelques temps, l’agence Cybèle propose des visites érotiques de la ville. On retrouve donc Clémence, l’une des instigatrices de ce tour de Lyon, capitale de la gaule. Des Terreaux à l’Hôtel-Dieu, elle nous balade dans les histoires les plus croustillantes de la ville.
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Lundi
Clémence nous a donnés rendez-vous sur la place des Terreaux. Avec Cybèle, dont elle est l’une des fondatrices, ils ont décidé de proposer des visites originales, artistiques, contées ou théâtralisées de Lyon. Exit le tourguide ringuard qui déroule son annuaire de références historiques, Clémence, elle, nous emmène faire un tour dans les souvenirs fripons de Lugdunum.
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On ne le sait pas forcément, mais Lyon a eu des mœurs bien souvent légères à travers les âges. Elle et ses comparses se nourrissent de travaux historiques et de récits biographiques pour découvrir les coulisses du passé de la ville. « Le musée des beaux-arts était autrefois un couvent […] et au 16e siècle ce couvent était connu pour ses mœurs assez libérées. Les religieuses avaient une vie un peu débridée. » nous raconte-t-elle pour commencer cette promenade.
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Mardi
Mine de rien, les visites érotiques de Cybèle attirent les curieux d’histoire mais aussi quelques esprits vicieux. Et les guides comme Clémence s’exposent à des débordements de la part des visiteurs les plus impudiques. Alors une petite mise au point s’impose au début de la visite. On est là pour apprendre sur l’histoire. Pour la drague pesante, passez votre chemin. Cela étant dit, on apprend que Casanova a séjourné à Lyon à plusieurs reprises.
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« Il y a une somptueuse histoire d’arnaque d’une vieille veuve riche à qui il a voulu prendre un peu d’argent. Et il en a profité pour faire une petite partie à 3 avec la veuve et une jeune vierge qu’il avait sélectionné ». Chez Cybèle, on ne verse jamais dans la vulgarité mais on ne s’empêche jamais de parler des sujets les plus tabous.
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Mercredi
Lyon étant une ville de médecine, l’histoire du sexe à Lyon touche beaucoup à des croyances médicales curieuses et aujourd’hui difficiles à entendre sans sourire. Après avoir appris que « l’abus de coït abrège la vie, dessèche le corps, réduit le cerveau et détruit les yeux », on écoute le récit d’une auberge lyonnaise souillée par des pratiques impies, qui font fuir les bons médecins catholiques de la capitale des gaules.
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Jeudi
L’érotisme a Lyon est lié à la tradition de l’imprimerie. Les imprimeurs produisent des gravures érotiques secrètement afin de les vendre sous le manteau, car elles étaient interdites à l’époque. Après avoir écouté un motet érotique, on s’intéresse à la position des femmes dans l’érotisme et au plaisir féminin. « La femme reste un ventre pour procréer dans pas mal d’époques […] mais Casanova lui s’intéresse au plaisir des femmes ».
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Et pour ce qui est de l’égalité des sexes, on se dit que tout n’est pas parfait, qu’il reste des batailles à mener, mais qu’on a tout de même fait un beau chemin depuis Le Manuel de l’amour conjugal, publié en 1909.
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Vendredi
On termine cette promenade du côté de l’Hotel Dieu. Le bâtiment flambant neuf abritait, il y a quelques siècles, un drôle de spectacle. Celui des congrès, qui avaient pour mission de déterminer si un homme était ou non impuissant. C’était alors le seul moyen pour une femme de rompre son mariage. Et on demandait donc au couple de forniquer devant une commission d’experts. Le mari se trouvait bien souvent humilié par son incapacité à faire la chose en public et la femme trouvait là le seul moyen de s’extraire d’un mariage forcé, violent, ou abusif.
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La masturbation a aussi été l’une des obsessions de la médecine de l’époque, et on entend tant de choses folles que le geste effraye les patients. Parler de ces sujets-là, en se promenant dans la rue revêt un côté transgressif qui amuse beaucoup Clémence, et qui remplit son carnet de réservations à toute allure. A croire que Lyon reste une ville remplie d’esprits grivois.
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Nova Lyon
juin 29th, 2018
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