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« Midi dans la gueule du monde » avec Ifriqiyya Electrique
Musique rituelle de possession tunisienne cohabitant avec le rock et le post indus, la formation entame une tournée des festivals européens tels que le Sziget Festival. Nous les avions rencontré le lendemain de leur prestations aux Nuits Sonores. François Cambuzat, multi-instrumentiste et membre du projet, revient sur sa rencontre avec cette communauté et sur la naissance du groupe.
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Ifriqiyya Electrique puise son inspiration dans le rituel adorciste de la « Banga » : une cérémonie faisant appel à des esprits dans le but de prendre possession des malades pour les guérir. Ce culte des anciens esclaves Haoussas d’Afrique noire, est perpétue par leur descendants installés dans le Djérid tunisien aux portes du Sahara.
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Le musicien et globe-trotteur François Cambuzat découvre le rituel Banga lors d’un de ses nombreux voyages et décide d’en faire un film. Dans ce road-trip spirituel, il embarque avec lui la bassiste italienne Gianna Greco, avec qui il forme déjà le groupe Putan Club. Ensemble, ils ont collaboré avec Lydia Lunch, poète new-yorkaise (post-)punk férue d’expérimentations chamaniques. Ils intègrent donc la communauté plusieurs mois et repartent avec plus de 300 heures de films et d’enregistrements.
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Ils finissent par composer avec des membres de la Banga et créent Ifriqiyya Electrique. La musique produite par cette nouvelle formation est authentique, brut et sacrée. La transe de la confrérie de Sidi Marzoug incarnée par Tarek Sultan, Yahia Chouchen, Youssef Ghazala et Ali Chouchen se joue avec des instruments typiques pour ces rituels : tablas, krabebs , nagharat (tambours) et chants polyphoniques. A leurs côtés, François Canbuzat et Gianna Greco y apportent leurs influences héritées du punk, de l’avant garde, du rock, du post-indus et de l’électronique.
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Les rituels de possessions côtoient les sonorités alternatives européennes pour donner un son de transe qui alterne entre atmosphères inquiétantes, hypnotiques ou explosives. Un album a vu le jour sur le label Glitterbeat Records, intitulé « Rûwâhîne » (traduction : « les esprits »). Ici, ces divinités communiquent avec des ordinateurs et des guitares électriques pour recomposer l’ancestral Banga. Ce live est illustré par des projections d’envoûtantes images qui prend aux tripes et emmène le public dans une aventure qui ne le laisse pas indemne.
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« La première fois que j’ai débarqué là bas, c’était la nuit. Je jouais du flamenco à l’aéroport et d’un coup, j’arrive dans la communauté et là j’entends un de ces volume ! À côté de ça, Meshuggah c’est de l’eau de roche, une chanson pour les enfants (rires…)».
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Nova Lyon
juin 19th, 2018
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