Sarab (Mirage) + (sweet) (bitter)
Sarab (Mirage) + (sweet) (bitter)
Le MOI de la danse
Qui suis-je quand je danse ? Quelle est mon identité ? Quelle est ma singularité ? Quelle partie de moi nourrit mon geste ? Un mois pour voir de la danse, parler de danse et…danser ! Le MOI de la danse présente des chorégraphes audacieux et singuliers, qu’ils soient dans le début de leur parcours ou déjà d’une notoriété affirmée.
Sarab (Mirage)
Venu de la danse urbaine, Fouad Nafili a débarqué dans l’univers de la danse contemporaine, lors d’une rencontre décisive avec Taoufiq Izeddiou, déterminé à faire bouger ses propres repères. Si sa danse se nourrit des figures et voltiges qui ont fait naître son goût pour la scène, le voici se risquant ailleurs, du côté d’un geste plus introspectif. Une première écriture à la frontière de la frénésie, répétitive et intense. Le chorégraphe pose et s’impose un jeu avec son corps tout en sachant qu’il se fera violence, qu’il s’exposera au regard des autres pour exister tel qu’il le conçoit et le revendique.Ce qu’il laisse entrevoir de lui possède alors à la fois force, sensibilité et affronte l’ambiguïté.
(Sweet) (Bitter)
La danse de Thomas Hauert est constituée d’un geste d’une extrême précision, façonné par la musique, mais pourtant d’une énergie libre et légère. Ce chorégraphe suisse a déjà créé de nombreuses pièces mais le voici ici exceptionnellement en solo. Dans (sweet) (bitter), il s’empare du madrigal baroque de Monteverdi Si dolce è’l tormento, inspiré d’un texte de Carlo Milanuzzi et des 12 Madrigali de Salvatore Sciarrino. Ce qu’il danse avec une sensibilité infinie, c’est ce « doux tourment » : notre bonheur à poursuivre l’idéal, les idéaux, que nous savons pourtant devoir rester inaccessibles. Répétition, scission, acceptation, nostalgie, révolte, toute la danse est traversée, animée par la complexité du sentiment.